Le soin

Soigner est un privilège. Toute chose du quotidien qui se rapporte à l’autre relève du soin pour soi-même et du soin pour tous. Le soin, au sens le plus large du terme, est ce qui à fondé la naissance de notre humanité par la création du couple, de la famille puis de la société. Le soin a toujours été le ciment et le symbole des sociétés. Le soin technique et médical, donné par des personnes labellisées par la société n'est qu’une « petite » partie du soin. Le soin « médical » prend en charge les personnes dont l’intégrité corporelle est atteinte et qui s’adressent aux acteurs « officiels » du soin.  Mais on a besoin de soins en toutes choses de la vie et pas uniquement lorsque l’on a une atteinte de son corps, le soin véritable est beaucoup plus et vient de beaucoup plus loin que l’application d’une technique «  médicale » sur un malade « officiel ». Le soin nous concerne tous, tous les jours, malade ou pas, c’est une notion plus large, plus profonde et plus complexe que le traitement d’un patient. On ne peut réduire l'exercice de la médecine à une technique médicale ou chirurgicale que l’on prodigue à un patient déclaré. Le soin c’est simplement le fait de se sentir bien en faisant du bien à l’autre. Cela ne relève pas que de la technique et de la technicité médicale, c’est un comportant au quotidien qui fait de l’échange soignant, qui que l’on soit et quel qu’il soit, un enrichissement de l’autre et de soi-même. En fait nous sommes tous des soignants, enfin, nous devrions l’être, si l’on suit les règles naturelles de l’évolution humaine. Soignant avec nos proches mais aussi avec tous les autres. Sourire à une grand mère dans un bus est un acte majeur de santé publique puisque cela risque d’améliorer son ressenti de vie à cet instant précis, c’est un soin et il serai dommage de s’en priver et d’en priver l'autre. Rouler doucement dans une rue inconnue pour protéger les enfants ailleurs que dans sa rue de résidence est aussi un acte de soin majeur. L’éthique, le civisme, les lois, les systèmes politiques sont les expressions formalisées du soin (avec plus ou moins de bonheur certes) que notre humanité a mis en place.

Pourquoi le soin doit-il être présent a toute heure, par tous et pour tous ? Tout simplement parce que chaque jour l’être humain ressent des « souffrances » sur chacune de ses fonctions vitales (manger, dormir, avoir le moral ou non, voir du monde, se mouvoir, etc.). Il passera donc ses journées à essayer d’atténuer et de compenser ses souffrances (manger, voir un proche, mieux marcher, etc.) pour tendre vers la santé avec, quelque part, l’espérance du bonheur fugitif des instants trop rares où la souffrance est moindre. C’est la définition, et elle est parfaite, de l’Organisation Mondiale de La Santé - OMS :« La santé est un état de bie- être physique, psychique et sociétal ». On comprend donc que nous pouvons et devons tous y contribuer. Tout citoyen est donc pleinement acteur et responsable de sa santé et de celle de sa communauté, par le soin médical, culturel et sociétal qu’il prodigue à ses congénères. Aussi un praticien de santé se doit d’aller au-delà de la mise en oeuvre de la technique médicale pour laquelle il a été formée. C’est un tout indissociable qui fera de lui un soignant ou non et le diplôme importera moins que la réalité de son exercice.

Titres & travaux

    1. Diplôme d’Etudes Approfondie - DEA Philosophie des Sciences et Bio-statistiques
    2. Membre de la Société Française d'Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie - SHESVIE
    3. Enseignant au Conservatoire National des Arts et Métiers (cours "Ethique et gestion des risques en pratique Chirurgicale"
    4. Membre Fondateur du cercle de philosophie et d'histoire de l'art "Nicolas Andry"
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